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Le CPF coconstruit : un allié stratégique pour les programmes de formation en entreprise

Le financement des formations professionnelles représente un enjeu majeur pour les entreprises, le CPF (Compte Personnel de Formation) coconstruit émerge comme une solution innovante et collaborative.

Face à une réduction des financements traditionnels suite à la réforme de 2018, les entreprises recherchent activement des sources alternatives pour soutenir leurs plans de développement des compétences. Le CPF coconstruit apparaît comme une bouffée d’oxygène, permettant de mutualiser les investissements entre l’entreprise et le salarié pour la réalisation de projets de formation. Cependant, cette pratique est encore peu formalisée et varie significativement d’une entreprise à l’autre.

Des ressources précieuses mais insuffisantes

Pourtant, les salariés sont en demande de formation ! Malgré la volonté des directions de renforcer leurs budgets formation, près de la moitié d’entre eux stagne et près d’un quart régresse. Dans ce contexte, le CPF coconstruit représente une source externe de financement.

L’engagement des salariés : un levier clé et une opportunité pour les entreprises

La demande de formation de la part des salariés est forte et le souhait d’acquérir des compétences clés pour leur avenir professionnel est engagé. La majorité est même prête à investir personnellement dans leur formation, soulignant l’importance d’une coconstruction des parcours de formation qui réponde aux aspirations individuelles tout en s’inscrivant dans la stratégie de l’entreprise. 

Le CPF coconstruit incarne une opportunité pour les entreprises de renouveler leurs approches en matière de développement des compétences tout en favorisant une collaboration plus étroite entre employeurs et salariés. Ce dispositif peut contribuer à une culture de formation continue plus dynamique et adaptée aux défis du marché du travail actuel.

Le CPF coconstruit pourrait bien devenir un pilier central des stratégies de formation, à condition que son cadre soit renforcé et que les acteurs impliqués – entreprises, salariés, Opco, institutions… – s’engagent pleinement dans cette démarche.

 

14 acteurs qui peuvent compléter la démarche budgétaire de formation

D’autres acteurs peuvent intervenir dans le financement des formations via le CPF de différentes manières, en fonction de leurs missions spécifiques et des publics cibles. Voici comment chacun peut contribuer :

  • Les OPCO (Opérateurs de Compétences) peuvent abonder le CPF des salariés pour financer des formations pertinentes pour leur secteur, notamment dans le cadre de reconversions professionnelles ou de montées en compétences stratégiques.
  • La CNAM (Caisse Nationale de l’Assurance Maladie) peut participer au financement de formations pour les professionnels de santé ou pour des formations liées à la prévention des risques professionnels et à l’amélioration des conditions de travail.
  • Les organismes de la branche AT/MP (Accidents du Travail/Maladies Professionnelles) peuvent financer des formations destinées à prévenir les risques professionnels ou à faciliter la reconversion de personnes ayant subi des accidents du travail ou des maladies professionnelles.
  • L’État peut intervenir dans le financement de formations dans des domaines d’intérêt général, comme la transition écologique, le numérique, ou pour des publics spécifiques (demandeurs d’emploi, jeunes sans qualification, etc.).
  • Les conseils régionaux peuvent abonder le CPF pour soutenir des formations alignées sur les besoins économiques et sociaux régionaux, en ciblant par exemple des secteurs en tension.
  • France Travail peut utiliser le CPF pour co-financer des formations pour les demandeurs d’emploi, en vue de favoriser leur retour à l’emploi dans des secteurs porteurs.
  • L’Agefiph (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées) peut abonder le CPF des travailleurs handicapés pour des formations visant à faciliter leur insertion ou leur maintien dans l’emploi.
  • Les Fonds d’Assurance Formation des non-salariés peuvent intervenir pour financer des formations pour les entrepreneurs, les travailleurs indépendants et les professions libérales, via leur CPF.
  • La Chambre de Métiers et de l’Artisanat de région peut soutenir financièrement les formations des artisans pour développer leurs compétences métiers ou en gestion d’entreprise.
  • Les départements, métropoles, et autres collectivités peuvent abonder le CPF pour des formations ciblant des besoins locaux spécifiques.
  • l’Agence Nationale de Santé Publique peut participer au financement de formations dans le domaine de la santé publique, de la prévention et de la promotion de la santé.
  • L’Unédic (‘organisme qui gère l’assurance chômage) peut financer des formations pour les demandeurs d’emploi, dans le cadre de leur retour à l’emploi.

Exemple d’une démarche coconstruite

Une entreprise spécialisée dans le design industriel, qui souhaite améliorer les compétences de ses équipes en logiciels de CAO (Conception Assistée par Ordinateur) pour rester à la pointe de l’innovation. Cependant, le coût des formations spécialisées représente un frein compte tenu du budget de formation limité de l’entreprise.

Mise en place du CPF coconstruit : l’entreprise décide d’adopter une approche CPF coconstruit, encourageant ses employés à utiliser leur Compte Personnel de Formation (CPF) pour financer en partie des formations en CAO, tout en proposant d’abonder les montants nécessaires au-delà des droits CPF disponibles des employés.

Opérateur de Compétences (OPCO) dédié au secteur de l’industrie pour identifier des formations en CAO éligibles au CPF et bénéficier d’un abondement supplémentaire. L’OPCO, reconnaissant l’importance stratégique de ces compétences, accepte de co-financer une partie des formations, réduisant ainsi le coût pour l’entreprise et les employés.

L’entreprise sollicite également le soutien du conseil régional, qui a un intérêt à promouvoir l’innovation et le développement des compétences dans le secteur industriel local. La région accepte d’apporter un financement complémentaire pour les formations en CAO, considérées comme essentielles pour le développement économique local.

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